Après l’article « Délégation de service public sur l’eau à Montargis : ce sont les usagers qui trinquent« , le Groupe local EELV Gâtinais revient sur l’urgence d’un audit technique pour l’eau dans l’agglomération montargoise.
L’audit des comptes produits par le cabinet Calia conseil sur l’assainissement et sur l’eau potable met en évidence que le délégant (l’AME, hier les communes), n’a pas contrôlé la délégation. C’était pourtant son devoir. On relève ainsi de nombreuses erreurs ou omissions qui traduisent l’absence de vigilance et de contrôle des collectivités en charge successivement de l’eau et de l’assainissement. On note au passage que le système de bonus-malus n’était pas vraiment contraignant. Autant de négligences et laisser-faire que payent depuis trente ans les usagers de l’eau du Montargois.
L’audit souligne un mélange de charges avec le contrat de fourniture d’eau potable : locaux, personnel et autres charges mutualisées et réaffectées « arbitrairement » par la Lyonnaise en fonction de son intérêt. Ainsi, la ventilation des frais de personnel témoigne « d’une grande créativité »… La Lyonnaise doit s’expliquer.
Celle-ci s’engage à reverser les provisions non utilisées ! Quel humour ! Rien que de plus normal : ces provisions ont été constituées par les usagers !
Avant la fin du contrat (31-07-2017), « les Assises permanentes de l’eau » attirent la vigilance des élus et des usagers sur deux points importants. D’abord, le délégataire a l’obligation de restituer un réseau en bon état d’exploitation. A défaut, il doit réaliser les travaux qui s’imposent. Il est donc urgent que le Président de l’AME engage un audit technique avant la fin de la délégation. Sans celà, c’est l’AME (c’est-à-dire les usagers) qui supportera ces travaux après la fin de la délégation. Ensuite, l’auteur de l’audit indique que « si les biens de retour ne sont pas amortis, une indemnité est calculée à l’amiable ou par des experts ». Dans l’intérêt de la collectivité, cette valeur ne peut être autre chose que la VNC (valeur nette comptable) ! Il en va de même pour les compteurs : ceux qui sont amortis doivent être cédés gratuitement et ceux qui ne le sont pas au coût de la VNC !
« Les Assises permanentes de l’eau » s’étonnent de la réaction des élus communistes à propos de la transparence et de la disparition des comptes d’exploitation d’avant 1994 (production d’eau), et d’avant 1997 (distribution). De 1989 à 2001, ils étaient Maires de Montargis et de Châlette et présidaient le District. Qu’est-ce qui les empêchait de contrôler le délégataire ? Pourquoi ?
De 2001 à 2014 à Montargis, seuls les Verts n’ont pas voté les budgets de l’eau étant donné que la majorité UMP n’apportait pas plus de contrôle et de transparence à cette délégation.