La terre agricole pour les installations, pas pour les investisseurs ou les industriels !

Suite à la parution d’un article sur Euractiv titré « La Chine rachète des terres agricoles dans le Berry », retour sur un communiqué d’EELV Indre :

COMMUNIQUE DE PRESSE du Lundi 8 février 2016

La presse écrite a fait état la semaine dernière d’achats de terres agricoles à des prix prohibitifs par des investisseurs Chinois dans le département de l’Indre. 1500 hectares auraient dores et déjà été achetés et d’autres seraient en cours d’acquisition.

Loin de considérer que les terres doivent simplement « rester françaises », Europe Ecologie les Verts s’inquiète cependant que ces opérations d’investissements de la part d’industriels accentuent la financiarisation de l’agriculture.

En effet alors que les enjeux agricoles et les difficultés des agriculteurs font entrevoir la nécessité impérative de changer le modèle en œuvre depuis près de 60 ans, ces acquisitions risquent de renforcer encore plus l’industrialisation de l’agriculture. La course à l’agrandissement des surfaces ainsi que des troupeaux par ferme, déjà bien engagée par les tenants de ce modèle, va se poursuivre alors que l’impasse est dores et déjà constatée.Des fermes sans paysans, une mécanisation poussée à l’extrême, des intrants chimiques et des engrais artificiels en masse, voilà ce qui peut être accéléré par ce mouvement.

Il faudrait bien au contraire permettre l’installation des jeunes agriculteurs dans des fermes de taille compatibles avec la bonne maîtrise des processus de culture et des méthodes compatibles avec la nécessité absolue de protéger la qualité de l’eau de l’air et des terres. Cela éviterait également l’obligation d’investissements énormes dans des matériels surdimensionnés comme savent bien le vendre les industriels de cette filière.

Permettre la transmission à la nouvelle génération et mettre en place un véritable contrôle à l’accès des terres pour éviter l’agrandissement à outrance devrait être l’objectif de toute politique agricole cohérente, de même que la promotion de la qualité des produits agricoles et la juste rémunération des agriculteurs.

Il est temps de changer les pratiques et de favoriser l’évolution nécessaire de notre agriculture. Les organismes en charge de la gestion des terres agricoles, Safer notamment et Chambre d’Agriculture, doivent travailler à ce que la priorité soit effectivement donnée au nouveaux installés et aux exploitations dans le besoin véritable d’agrandissement. Tout favoritisme envers les situations établies et les mieux disant, financièrement parlant, ne peut qu’aboutir à l’aggravation de la situation des agriculteurs.

Pour EELV Indre, les porte-paroles :

Caroline Gauthier                                        Dominique Viard