Pour un collège donnant à tous accès à la culture et à l’émancipation

Les échanges autour de la réforme du collège ont été l’illustration d’un débat sensible et permanent dans notre société. Ils ont aussi été malheureusement l’occasion d’un coming out médiatique de défenseurs assumés de la sélection scolaire et de la ségrégation culturelle au nom de l’élitisme français. La confusion entretenue en ciblant sur l’enseignement du latin ou des Lumières n’a pas éclairé le débat nécessaire sur l’opportunité de cette réforme. Aussi « quae sunt caesaris, caesari », il faut rendre à César ce qui est à César, et à cette réforme une juste évaluation des propositions qui sont faites pour le collège.

Le constat est clair : le collège français n’a jamais été autant inégalitaire, il est, plus que dans beaucoup de pays européens une fabrique à reproduire les élites, une grande partie des élèves y sont en échec. Il y a urgence à agir.

Pour les écologistes, cette réforme propose des solutions intéressantes. L’inter-disciplinarité  et une plus grande autonomie des équipes pédagogiques sont indispensables pour remplacer la seule logique de quantité d’heures par matière et créer une réflexion pédagogique globale. L’accès à une deuxième langue vivante dès la cinquième permettra d’offrir à tous les élèves, et non plus à quelques-uns, une plus grande ouverture aux cultures européennes.

Il conviendra cependant de donner les moyens nécessaires à la réussite de cette réforme, et de veiller à bien associer les parents et toute la communauté éducative.

Enfin, si cette réforme ouvre des pistes, deux transformations à nos yeux fondamentales nous semblent encore oubliées : l’enseignement de savoirs pratiques et la participation des élèves. La valorisation des filières professionnelles doit passer par un enseignement à tous de savoirs pratiques indispensables (cuisine, agriculture, construction…). Et l’association plus grande des élèves au projet d’établissement, en créant, à l’image de ce qui se fait au lycée, des Conseils de vie collégienne, est un outil indispensable pour impliquer et responsabiliser les élèves.

François THIOLLET, Saadika HARCHI, porte-paroles EELV Centre
Charles FOURNIER, tête de liste pour les élections régionales